Ces injonctions qui bloquent la confiance

Quelle joie nous avons éprouvée lorsque notre fils a fait ses premiers pas !

Maintenant qu’il sait marcher, j’aimerais qu’il arrête de vouloir prendre mes doigts comme aide. Il n’en a plus besoin, il sait faire tout seul ! Dans la maison, il semble à l’aise et se débrouille sans moi. Mais dès qu’on sort dans le jardin, il s’assoit et râle si je ne lui prête pas mes doigts pour qu’il se tienne et se promène. Je suis un peu exaspérée, je ne comprends pas pourquoi il ne marche pas à tous les coups.

Alors j’essaie de rester bienveillante en l’encourageant : j’extirpe progressivement mes doigts de ses petites mains bien fermées et je l’encourage « vas-y, tu sais faire, j’ai confiance en toi, tu sais marcher maintenant ! ». Mais il s’assoit immédiatement et pleure.

Je continue mon encouragement, en vain, et je lui propose à nouveau mes doigts. Puis je repense à tous ces messages directs ou indirects qui nous ont contraints dans notre enfance et qui parfois nous contraignent encore aujourd’hui « Sois fort », « Fais des efforts », « Dépêche-toi ».

Finalement, en pensant l’encourager, ne suis-je pas moi aussi en train de lui dire « sois fort », « fais des efforts », « dépêche-toi » ? Et si je lui faisais vraiment confiance ? Et si je lui permettais de sentir vraiment ce qui se passe dans son corps ? Et si je lâchais prise pour qu’il apprenne à sentir lui-même, à connaître son corps, et à se faire confiance ?