Lâcher prise…
Voici plus de 40 jours que mon fils n’est pas retourné dans la rue et qu’il se « contente » du jardin de l’immeuble. D’ailleurs je me disais qu’on avait de la chance d’avoir cet extérieur, de pouvoir jouer dehors et même courir, jouer à cache cache, au ballon… Mais tout d’un coup je doute.
J’ai entendu des mots comme « stress post traumatique » qui seraient liés à « confinement de plus de 10 jours ». Je n’ai pas cherché à vérifier les sources. Dans mon cerveau, l’alerte stress s’est déclenchée immédiatement, avec plein de scenarios qui l’accompagnent.
Mon stress commence à me faire croire que notre confinement ne se passe peut-être pas aussi bien que je ne le pense. Que mon fils a peut-être besoin de sortir, d’aller se promener plus loin, mais qu’il ne peut pas me le dire parce qu’il n’est pas en âge de parler !
Alors je me retrouve dans ce tourbillon de doute entre la protection et la permission, avec la peur au ventre que mon fils soit affecté par ce confinement, que ce soit aujourd’hui ou plus tard. Je reconnais bien la voix de la mère parfaite qui veut TOUT faire pour que son fils ne souffre pas !
Empêtrée dans mes scenarios et mes injonctions, j’ai quand même réussi à récupérer une partie de mon cerveau pour réfléchir. Mon enfant ne peut pas encore parler, effectivement. Mais il peut communiquer avec moi par plein d’autres façons. Alors je peux lui faire confiance, et s’il a besoin ou envie de franchir le portillon pour aller se promener plus loin, je peux être certaine qu’il me le fera savoir.
Le plus dur, finalement, c’est de lâcher prise, d’arrêter de croire qu’il y a un problème, et de laisser l’enfant se signaler lorsqu’il en a besoin. Et une fois que c’est fait, que c’est lâché, ouf, je respire à nouveau.